Lecture en UPE2A, séquence 3

Avant tout

Open source

Le choix fait pour diffuser ce travail est l’open source. Vous avez accès à tout. Sans but commercial, vous pouvez tout utiliser, tout partager et tout transformer.

J’espère avoir un maximum de retours sur ce projet, pour l’améliorer, aussi bien sur sa forme que sur son fond. Si vous avez des idées, des remarques, des commentaires à me soumettre, je suis preneur de votre savoir et de vos expériences.

L'accès au sens

Les mots et les phrases étudiés dans ces séquences de lecture sont explicités par des illustrations. Le document .dot (Libre Office) vous permet de proposer facilement des mots connus par vos apprenants·es.

Le but n’est pas un apprentissage du lexique d’un corpus de mots regroupés par sons. Les élèves se servent de ces mots pour apprendre à lire, mais n’ont pas l’ambition de retenir le vocabulaire de ces fiches.

Et l'évaluation ?

Je pense que les évaluations individuelles sont contreproductives dans ce genre de situations.

  • Il est très difficile d’évaluer les causes d’une difficulté de lecture chez les élèves allophones. Les facteurs de mise en échec sont nombreux et peu discernables les uns des autres. On peut relever entre autres la mauvaise interprétation du sens des mots, les surcharges cognitives dues au geste graphique ou au caractère exotique de notre alphabet, la confusion de certains sons…
  • Cette méthode est basée sur la répétition des essais et l’explicitation des erreurs. L’élève doit à la fois s’entraîner pour systématiser ce qu’il ou elle a compris et proposer des hypothèses de lecture au référent qui les valide ou les corrige. Pour que ce travail fonctionne à plein régime, les élèvent doivent se sentir en confiance et en sécurité, ce qui n’est pas compatible avec le fait d’être jugé ou évalué.
  • Les apprenants·es se connaissent très bien et n’ont pas besoin d’un relevé de ce qu’il n’arrivent pas à faire pour savoir ce qu’il savent faire.
  • Une observation de la progression de chaque élève est plus efficace qu’une évaluation et demande moins de temps et d’énergie. Ceci implique que les apprenants·es ne travaillent pas au même rythme et s’emparent de vos outils individuellement.
  • D’autres raisons me viennent à l’esprit, mais il ne s’agît pas là d’encombrer cette séquence avec des propos trop généralistes.

Borel Maisonny et les filtres auditifs

Pour bien utiliser les signes de Borel Masonny, je vous renvoie aux ouvrages de Clotilde Sylvestre de Sacy, Bien Lire et Aimer Lire. Cette méthode s’appuie sur les travaux de mémorisation des graphèmes et des phonèmes élaborés par Augustin Grosselin au XIXeme siècle.

 

phonominie Augustin Grosselin

Illustration extraite de La Phonomimie de Grosselin, que vous pouvez retrouver aux Éditions du Fox.

Utiliser cette méthode pour faciliter les apprentissages de la lecture et de l’écriture par les élèves allophones, c’est en détourner l’objectif premier. Signer les phonèmes en classe permet de contourner les filtres auditifs de vos apprenants·es. Ainsi, vous ne donnez pas à entendre les graphèmes et les phonèmes étudiés mais vous donnez à les voir. Les élèves qui n’entendent pas les phonèmes peuvent s’appuyer sur la phonomimie que vous mettez à disposition de chacun. Vous observerez des écarts considérables dans l’appropriation des signes par vos élèves : certains ne les emploieront jamais et ne s’encombreront pas de les apprendre, tandis que d’autres auront besoin de vous regarder signer des sons avant de se lancer dans leur travail.

Pour ma part, j’ai tendance à signer systématiquement en présence de mes élèves durant les séances d’apprentissage du code ; mais je laisse chacun et chacune libre de s’emparer de cet outil, qui ne doit pas constituer une charge cognitive de plus, et est proposé comme une aide optionnelle.

Laisser un commentaire